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Ordonnances en usage sous la Révolution et le 1er Empire
D'après le MANUEL D'INFANTERIE du Général BARDIN (Troisième édition 1811)

Les batteries de tambour

 

  • La générale: Annonce le rassemblement de toutes les troupes d'une garnison, d'un cantonnement ou d'un camp. Si on bat "la générale" à l’improviste, les troupes s'assemblent de suite au poste d'alarme.

  • L'assemblée: C'est la batterie qui annonce la réunion des hommes par compagnie. Elle est d'usage également pour réunir les gardes en garnison et au camp.

  • Le rappel: C’est l'avertissement de la réunion des compagnies en bataillon, en rangs serrés ; Cette batterie sert aussi à rendre les honneurs au Sénat en corps, aux sénateurs faisant leur entrée d'honneur, aux grands officiers de la légion d'honneur chef de cohorte, aux généraux de division commandant une division territoriale faisant leur entrée d'honneur, aux généraux de division employés et généraux de division inspecteurs pendant leur inspection.
    On fait quelquefois battre le rappel au lieu de la "générale" lorsqu'il n'y a qu'une partie de la garnison, du camp ou du cantonnement qui doit prendre les armes. On fait battre encore pour rappeler les soldats d'une ligne qui ont quitté leurs rangs et se sont éparpillés.
    En marche de nuit, si un tambour de la queue rappèle, cela indique qu'il a besoin que la tête de colonne s'arrête. Si la colonne est de plusieurs bataillons, cette batterie se répète jusqu'à la tête.
    On s'en sert, à l'armée, lorsqu'on a quelques propositions à faire à l'ennemi, ou bien lorsqu'une ville veut capituler et qu'elle arbore le drapeau blanc : C'est ce qu'on appelle la "Chamade" (de l'italien chiamata = appel).

  • Aux drapeaux: On fait usage de cette batterie, lorsqu'on emporte le drapeau (aigle ou enseigne) de la demeure du commandant, ou que l'on l'y reconduit. On pourrait aussi appeler "ralliement" cette batterie parce que, si une troupe en manœuvre ou en pleine campagne avait été dispersée, on bat « aux drapeaux » pour la rallier à son aigle.

  • Aux champs: On appelle ainsi la batterie du pas ordinaire, parce qu'au camp, elle annonce que la tête de la troupe est en marche, on l'appelait autrefois "la marche". Elle sert à rendre les honneurs au Saint-Sacrement, à Sa Majesté, aux princes, grands dignitaires, ministres, maréchaux, grands officiers militaires ou civils, et généraux en chef. Dans les marches de nuit, lorsque les tambours de queue battent "aux champs" après que la colonne a fait halte, cela indique que la colonne doit se remettre en marche. C'est au son de cette batterie qu'on défile, cette batterie sert aussi, dans les places, à annoncer la fermeture des portes.

  • Le pas accéléré: Il sert à conduire les gardes à leur poste et à les en ramener. Le "pas accéléré", proprement dit, se bat à cent pas à la minute, mais peut, suivant la volonté du chef, être ralenti ou précipité, et devient alors ou le "pas de route" ou le "pas de charge". L'Empereur fait plus ordinairement défiler avec cette batterie plutôt que celle "aux champs".

  • La retraite: C'est l'avertissement de l'appel du soir. On fait quelquefois battre "la retraite" en cas de rixes ou d'incendie pour ordonner aux militaires de regagner immédiatement leur logement. Dans les évolutions de ligne, on fait quelquefois battre derrière tel ou tel régiment marchant en ligne, pour lui annoncer qu'il faut qu'il se retire.

  • La messe: Inusitée depuis la révolution, elle servait à appeler les compagnies qui se réunissaient, sans armes, les dimanches et jour de fête.

  • La breloque ou fascine: On la bat pour les distributions et pour les corvées. Pendant les exercices, on fait quelquefois battre « la breloque », soit que la troupe marche ou qu'elle soit de pied ferme pour indiquer aux soldats qu'ils peuvent rompre les rangs et se disperser a volonté.

 

  • Aux armes: Cette batterie appelle les gardes, postes et piquets.

  • La diane: Batterie du camp et des places de guerre, elle a pour objet de tenir les troupes en éveil.En garnison, cette batterie, exécutée au point du jour, annonce l'ouverture des portes. Au camp, elle annonce le doublement des gardes. Les tambours font encore usage de cette batterie pour saluer un officier, le jour de sa réception.

 

  • Le roulement: Sert à annoncer à une troupe sous les armes qu'elle doit reprendre l'immobilité et observer le silence.
    • En garnison, suivant le nombre de roulement et l'heure, il ponctue toutes les activités de la journée:
      • le réveil ( 1 roulement, le matin)
      • l'inspection du sergent (2 roulements, à 9 heures et demi)
      • l'inspection de l'officier de semaine (3 roulements, à 10 heures et demi)
      • les roulements de 10 heures et de 16 ou 17 heures sont ceux des repas
      • l'appel du soir (3 roulements, une demiheure après la 'retraite')
      • l'extinction des feux (1 roulement après l'appel)
    • Au camp, Un roulement suivi de 3 coups de baguette et d'un “rappel” annonce le rassemblement du piquet; un roulement est le signal auquel doivent S'élever et s'abattre les tentes.
    • A l'exercice, lorsqu'une troupe exécute la marche en route ou toute autre manœuvre au pas cadencé, un roulement indique aux soldats qu'il faut qu'ils reprennent le silence, le pas cadencé et l'arme au bras.

 

  • L'ordre: Cette batterie sert, dans les régiments, à appeler telle ou telle classe de sous-officiers grâce à un code combinant un roulement à un ou plusieurs coups de baguette (par exemple), pour appeler les sergents-majors: un roulement et 4 coups de baguette; les sergents: un roulement et 3 coups de baguette; les fourriers: un roulement et 2 coups de baguette, etc.)Elle a lieu le soir, après la fermeture des portes, pour donner le mot d'ordre (trois roulements suivis d'un coup de baguette).

  • Le ban: C'est une batterie qui précède les publications ou les réceptions d'officiers.

  • La charge: C'est le "Pas accéléré" battu à 120 pas par minute. Elle est d'abord battue lentement, et presque à la mesure du pas ordinaire, on l’accélère ensuite, peu à peu, en ne changeant le mouvement que de 100 pas en 100 pas, jusqu'à ce que la batterie soit à raison de 120 pas par minute.

 

  • Le rigaudon: S'exécute au passage devant la troupe des hommes traînant le boulet suite à la condamnation à cette peine.

 

  • La marche de nuit: Cette marche, différente pour chaque régiment, a pour objet d'appeler et de rassembler plus facilement les soldats égarés ou restés en arrière pendant la nuit ou par temps de brouillard.

 

D'après le Manuel d'infanterie ou résumé de tous les règlements, décrets, usages et renseignements propres aux sousofficiers de cette armée, par le général BARDIN (troisième édition 1811).

 

 

 

Nota: Les extraits sont communiqués à titre indicatif, sans assurance qu'il s'agisse réellement des morceaux auxquels le Général Bardin fait allusion.

Les rigaudons joués aujourd'hui sont des morceaux de virtuosité sans rapport sans doute avec celui qui était joué pour mortifier les condamnés au boulet.

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